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L’Angleterre perd son mondial mais pas son public
Un parfum de victoire dans la défaite
On peut dire qu’il n’existe pas vraiment de défaite heureuse dans la vie. Mais on peut quand même souligner que celle de l’Angleterre, en demi-finale de la Coupe du monde mercredi contre la Croatie (2-1 a.p.), a quand même comme un arrière-goût de victoire. On effet, on a pu admirer dans ce mondial, une équipe qui s’est retrouvée après tant de désillusions, et qui s’est réconciliée avec son public et sa jeunesse. Une équipe qui est donc devenue incontestablement porteuse d’espoirs.
Après sa défaite face à la Croatie hier soir, le capitaine et buteur Harry Kane confiera : « Cela a été un super parcours, on est allés plus loin que personne ne l’imaginait. C’est génial d’être arrivé si loin et nous savons que nous avons rendu tout le monde fier ».
Jordan Henderson, le jeune milieu de Liverpool de 28 ans est l’un des cadres et des joueurs les plus expérimentés de la sélection aux Trois Lions. Une expérience qui a prouvé que la jeunesse des hommes forts comme Harry Kane, Kieran Trippier, Dele Alli ou encore Jordan Pickford n’était pas forcément un atout dans les manches de la sélection pour ce mondial. On pourrait même expliquer que cela a été la faiblesse des Anglais, qui sont tombés face à l’épouvantail de cette compétition ; une équipe composée essentiellement de vieux grognards croates, qui disputeront pour le coup leur toute première finale de leur histoire face à la France dimanche 15 juillet.
Une jeune équipe anglaise qui ne manquera pas d’être admirée par leurs aînés comme Henderson qui témoignera : « Il y a des joueurs fantastiques qui arrivent, c’est un moment très excitant pour le football anglais. J’espère qu’ils vont continuer à grandir, à apprendre, et à le faire au plus haut niveau des Coupes du monde et des championnats d’Europe. Cette expérience peut donner à ce groupe beaucoup de confiance pour continuer à avancer, j’espère qu’on pourra se servir de cette expérience pour avancer, continuer à s’améliorer et, je l’espère, pour gagner quelques trophées en route ».
Une victoire de cœur
Peu importe les trophées que rapporteront les Anglais au pays après cette coupe du monde. Même si c’est par exemple une éventuelle troisième place honorifique que l’Angleterre disputera samedi face à la Belgique, la plus belle des victoires pour ce pays reste incontestablement le fait d’avoir retrouvé une place dans le cœur de ses supporters, et ça aussi, c’est déjà très beau et ça n’a pas de prix.
Il faut bien avouer que, deux ans en arrière, les Trois Lions étaient tombés bien bas dans l’univers du foot. Devenant la risée du monde entier, y compris chez eux, après leur élimination dès les huitièmes de finale de l’Euro-2016. Une élimination couverte de honte, car orchestrée d’une main amatrice d’Islandais bizuths en compétition majeure.
Eric Dier, joueur de Tottenham, expliquait lundi : « Après l’Islande, on savait qu’il fallait changer des trucs. On savait qu’on ne pouvait plus laisser cela se reproduire. On a appris de nos erreurs, on a corrigé les choses et on a vu comment le pays était derrière nous ».
Le sélectionneur Gareth Southgate
Il a joué un rôle majeur dans cette compétition et ce n’est donc pas pour rien si le pays est devenu fan du sélectionneur Gareth Southgate. Alors qu’il était le second choix et qu’il était arrivé dans le scepticisme le plus total à la tête de la sélection, il a su également conquérir le cœur des supporters. Pourtant, il revient de loin et n’a pas eu un passé très glorieux, ayant vécu un assez maigre passé comme coach, pendant seulement trois saisons à Middlesbrough, comme sélectionneur des Espoirs. Il a également dans son dossier à charge un tir au but raté contre l’Allemagne à l’Euro-1996, privant alors à l’époque sa sélection d’une finale.
Mais il se fera remarquer par l’efficacité de son management humain, mais aussi par son côté « gentleman », appuyé par cette élégance très britannique, étant vêtu de ce gilet devenu accessoire indispensable des supporters. Mais il faut bien avouer également que ses derniers résultats sont aussi, évidemment, les causes qui lui ont permis de séduire une partie de l’Angleterre. Le directeur technique de la Fédération anglaise Dan Ashworth expliquait au début du mois : « Il a beaucoup d’empathie, il s’exprime clairement, il a une forte intelligence émotionnelle et il comprend très bien comment rester connecté avec les joueurs et tirer le meilleur de son équipe – et de son staff. ».
Southgate peut dormir tranquille. Il n’est que le troisième sélectionneur à atteindre les demi-finales avec l’Angleterre, après 1966. Une date qui marque ici le seul sacre des Trois Lions. Henderson expliquera même que depuis son arrivée, « le plus grand changement est qu’on a une identité et qu’on joue d’une manière confortable pour nous en tant qu’équipe. Je pense que c’est l’équipe anglaise la plus solidaire dans laquelle j’ai joué. Ça fait une différence de taille et on est récompensé de ça. ».
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